Dario Morales
Une question essentielle sur laquelle nous avons travaillé aujourd’hui est jusqu’où : une cure peut être amenée ? Question qui laisse supposer qu’elle doit être poussée jusqu’à ce point qui demeure incurable. Or ce qui est incurable ne veut pas dire non-traitable.
La cure, en effet, seule peut donner le sens au symptôme. Le symptôme est supposé parole, une supposition que le psychanalyste autorise et que le sujet met au travail. Le temps logique du déroulement de la cure, permet alors de faire étaler, converger à travers le déchiffrage du symptôme, les impasses du sujet. Mais en même temps, la cure tend vers un point d’incurable. En effet, le s(S’, S’’), chaîne des signifiants, désigne la signification du symptôme, à la recherche de son chiffre signifiant. Une fois interprété tout ce qui est interprétable, une fois qu’il n’y a plus rien à interpréter, il reste la part incurable du symptôme, son noyau de jouissance.
D’où l’idée d’amener la cure jusqu’à ce point où un certain réel – qui tend toujours à revenir – s’élève au rang de la cause. La question est dés lors, qu’en est-il de cet incurable, de ce réel pour chacun (repérable dans le rapport à la pulsion et ou fantasme), et de quelle manière lui imputer une production. Les effets de ce travail sur l’incurable, toujours à vérifier au cas par cas, consisteraient à faire en sorte que le symptôme piège la libido, et dès lors qu’il a été travaillé, qu’il fixe la jouissance. Le symptôme ainsi traité se fait le marqueur de la castration dans ce qu’elle a d’irréductible. On ne voudra décourager personne, mais une cure est un trajet qui va de l’interprétable à l’ininterprétable, du curable à l’incurable, mais cela ne veut pas dire que ce trajet mène à l’impasse, il faut rester pragmatique, ce trajet impose une direction, savoir en somme ce qui est curable et incurable, finaliser une cure, c’est savoir rencontrer le point d’incurable.
S’engager dans une cure suppose de s’entendre parler. La demande va se déployer à partir de la plainte. Il arrive alors que la plainte isole peu à peu ce qui fait symptôme, dans sa dimension clinique. Lacan va formuler ainsi le ressort du symptôme en termes de castration, et il le situera ensuite en termes de jouissance. La phénoménologie clinique va déployer progressivement ces deux perspectives. Nommer le symptôme dans ces deux dimensions constitue l’enjeu dune cure à ses débuts. Au-delà, reste ouverte la question du incurable, de la cause, noyau de jouissance et de la production, c’est-à-dire l’invention d’un savoir en lien avec le réel en cause dans le fantasme, ce qui gît aux tréfonds de chaque sujet. Nous allons décrire les modalités de ce trajet et du renversement dialectique qui parfois s’opère, à l’aide d’une vignette.
Le patient est un homme de trente ans. Marié pendant une dizaine d’année, père d’une petite fille âgé de 9 ans, il vient nous voir dans l’espoir d’évacuer la pression subie pendant son incarcération qui a duré 6 ans. Libéré en 2004 pour agression et tentatives de viol sur des femmes prend contact avec nous quelques mois plus tard. Il exprime une plainte diffuse, confuse, exprimée en termes de tristesse, de manque de désir, d’échec et de rejet. Toute la gamme des difficultés de la vie amoureuse qui recouvre un champ symptômatologique vaste est étalée, choix et engagement, conflit avec le partenaire ; bref, ce patient que nous nommerons M. L, ne se plaint pas d’emblée d’un quelconque symptôme de conversion, de phobie et d’obsession. Il se plaint plutôt d’un « désir malade ». Il ne se retrouve pas dans sa relation amoureuse et sexuelle avec sa partenaire dont il a idéalisé l’absence pendant l’incarcération.
Qui est donc M. L ? Il est le 5e enfant d’une fratrie, les 4 premiers étant très proches en âge, il partage avec les 3 sœurs et son frère, le fait qu’eux-mêmes n’ont pas connu leur père. Il y a trois pères biologiques différents pour les 5 enfants. (1) Nommer le symptôme Il a subi de plein fouet l’arbitraire du fonctionnement familial et les règles capricieuses qui l’accompagnaient (pas d’invité, pas de fête d’anniversaire, horaires contraignants des sorties, des repas, etc) ; en particulier il décrit les conseils de famille trimestriels dont l’objectif visait d’obtenir la soumission du plus jeune aux règles censées de le protéger ; à quoi M. L. en son temps, avait consenti. De plus, sa parole ne comptait pas ; le circuit des échanges familiaux étant très pauvre, il a trouvé la parade des gestes d’où l’invention du pitre, sorte de gentil bouffon étourdit qui pouvait dire les choses sans trop se mettre en danger. Ce qui particularise une telle situation, c’est la rapidité à laquelle s’opérait cette transformation de son apparence. Face au bloc mère-fratrie, comment pourrait-il se situer comme sujet ? Un événement marquant : à l2 ans, à l’occasion d’un conflit ouvert envers la fratrie, la mère tranche contre lui. Il se sent alors dupé par sa mère. La désillusion et la révolte qui s’ensuivent sont à la mesure de la satisfaction trompeuse dont il avait entretenu sa complicité avec sa mère. Il se voit destitué de sa place de chouchou. Pis encore, il est persuadé qu’il n’est cause de rien dans le désir de sa mère mais apprend également la dépendance à l’alcool et la soumission de la mère à la fratrie à laquelle elle avait donné consistance. Si sa mère n’était pas « pour un autre », il réalise qu’elle est « pour elle-même », à défaut d’être « pour lui » (et ses frères). Depuis cette époque, il éprouve des moments de rage, décuplée par la fureur qu’il ressentit lorsque sa grand-mère lui fit savoir que sa mère avait échoué dans toute relation amoureuse à cause de ses penchants alcooliques. Apprendre l’existence de ce point de jouissance maternelle fait basculer chez lui sa mère dans une position d’indignité.
(2a)La formule du fantasme De cet élément, l’indignité maternelle, se déduit la formule du symptôme en termes de castration. De ce face-à-face avec la mère phallique, il en résulte, comme l’indiquerons après, une sorte de mascarade du sujet et d’innombrables jeux en miroir aliénants dans la relation à l’Autre. Il s’agit donc de se soustraire à la mère ; pour cela le sujet doit se tourner vers le père, mais ce père est présent comme trou dans le discours maternel, père carent en quelque sorte. La tentative d’identification ne sera pas facilitée par ce qu’il suppose être le désir chez son père. Signification d’autant plus problématique car il n’a jamais rien appris des pères de la fratrie ni du sien, la mère ayant en quelque sorte fait disparaître de sa vie, toute trace d’homme. Son père sera décrit comme quelqu’un de pusillanime, absent et sans autorité. Il est parti à sa naissance, il ne l’a jamais revu. Le père de L. ne vaut pas dans le désir maternel comme opérateur du rapport du fils à la jouissance maternelle. Mais pour ne pas succomber totalement à la mère et préserver la chance d’une identification au père, il doit s’appuyer sur ce qu’il trouve de père pour se soustraire à la mère. Il prend alors le parti du père, il tient à sa construction paternelle. S’il ne manque pas à sa mère, il ne se plaindra jamais de l’absence du père, jamais il ne la questionne sur ce motif. Par cette position radicale, il n’entame pas l’interrogation nécessaire du désir du père pour la mère. Bien sûr, ne pas nommer le père, sera articulé plus tard en négatif à sa propre question d’être père ; ne pas nommer le père équivaut aussi à maintenir imaginairement une relation d’exclusivité avec sa mère; c’est ici que je veux en arriver : dans ce contexte familial, d’une vie en autarcie, sans la trace paternelle, la menace la plus grande, c’est la jouissance d’un Autre, primordialement celle de la Femme. De la mère.
Considérons le symptôme sur le versant de la castration. Au début de la cure, nous avons dit que c’est sur le versant de la problématique phallique que le symptôme est épuré. Ce qui revient sans cesse chez ce patient est la répétition des échecs amoureux. Le travail de la cure a permis de réduire à un trait ce qui se présentait comme un automatisme de répétition quant au choix du partenaire : il se rappela qu’il ne pouvait choisir que des femmes situées dans le registre de l’avoir, qui tendaient, comme sa mère, à le commander et à le maîtriser. Avec sa partenaire actuelle, une période particulièrement pénible fut la grossesse. L’enfant attendu, l’avait en quelque sorte supplanté, sa femme exhibait son ventre comblé, c’était insupportable. Ce moment correspond à son éloignement, au sentiment d’être vide. Avoir un enfant ne le retient pas, alors qu’en même temps dans le discours courant se maintient la position d’homme, justifiant ses absences par une activité extraprofessionnelle supplémentaire nocturne, M. travaillait dans un kiosque à journaux, pendant la journée et le soir devenait serveur dans le bistrot d’un copain. Il tente ainsi de trouver un emploi à un phallus de plus en plus défaillant. Ce semblant devait fonctionner, surtout lors des soirées arrosées du bistrot, grâce au simulacre de faire le fou, semblant fait de gestes exhibitionnistes, obscènes et de paroles enjoliveuses. Lors de ces soirées arrosées où alcool et drague se conjuguent, il se pare des attributs de la séduction pour restituer imaginairement à l’autre féminin l’objet dont elle aurait été décomplétée à condition de se montrer lui-même manquant. Voilà l’erreur, car ces manœuvrés échouent, bien entendu, à produire la jouissance de l’Autre tant attendue.
(2b)Grâce à ce que livre ce dernier élément, « se faire objet », il est possible d’avancer sur la voie du versant pulsionnel du symptôme. A ce niveau, le symptôme n’est plus appréhendé comme une formation de l’inconscient, mais à partir de la jouissance en tant qu’articulée à la pulsion. L’extension du symptôme jusqu’à ce point s’appréhende grâce à la construction progressive du fantasme. Il s’agit de délivrer sa loi et sa composition interne. Structurellement parlant, le sujet s’identifie à l’objet a de l’Autre, ce qui dans la logique perverse caractérise pour Lacan, le masochisme. N’allons pas si vite en besogne et ne faisons pas de M. L. un masochiste ; n’allons pas non plus soutenir que le masochiste réussirait, là où le sadique échoue. Le masochiste se fait objet sur une scène et, de toute façon, s’atteindre comme objet est impossible. Premièrement, M. L vers l’âge de 20 ans interrogea le grand oncle maternel sur les causes possibles du rejet de sa mère pour les hommes, l’oncle lui expliqua « qu’avec la mère qu’elle eu, elle n’a que trop entendu parler de sexe ». Il lui rapporte alors que sa mère avait subi des caresses équivoques de la part des copains de sa propre mère (la grand-mère), sans qu’apparemment cette dernière ait réagit. M L. avait compris à ce moment, ce que probablement affectait la mère mais à cette époque il était incapable à pouvoir comprendre les enjeux subjectifs. Deuxièmement, il semble avoir découvert un écho de la jouissance maternelle lorsqu’il réalise pour lui la connexion alcool et sexualité, mais comme Hamlet, dont la tragédie est également articulée autour du dévoilement du désir et de la jouissance de la mère, M. L. est, en quelque sorte, « contraint à faire le fou ». L’effet maniaque gagné par l’alcool s’empare de lui lorsqu’il rencontre les filles au café. Rappelons donc quand même cette particularité : ce ne sont pas les femmes qui incarnent l’objet, c’est lui qui occupe cette place, au travers du déploiement de l’objet pulsionnel regard en jeu dans l’exhibitionnisme qui caractérise sa présentation dans les buveries nocturnes. Oscillation donc, à partir du regard entre sa place d’objet et de sujet. Si dans les beuveries il se fait objet, à la pénombre des rues, il se fait sujet et les femmes, objets ; c’est ce qu’il dit finement sans le savoir : à chaque fois qu’il aborde une victime il l’a fait par derrière, et tout au long des agressions il cherche à éviter leur regard.
(3) La construction du fantasme Rappelons que si l’objectif initial de la consultation de M. L. était de se plaindre de l’Autre, de son partenaire, le fantasme est au premier abord écarté, non construit. Il explique comment, ayant vécu son enfance et sa jeunesse entouré de femmes, il n’a jamais eu de relation amicale féminine. Pire, l’objet sexuel est ravalé : les femmes ne méritent aucune considération autre que sexuelle ; il fait mention également d’un trait particulier qu’il trouve chez ses ex-petites amies et chez sa femme, des filles solitaires, « désertiques », assez asociales. Après quelques aventures, il rencontre à l’âge de 18 ans, une jeune femme plus âgée que lui, très volontaire ayant un fort caractère, qui au grand dam de sa mère et de la fratrie l’a poussé à quitter le domicile de sa mère. Sa famille assez fermée et méfiante à l’égard des « autres » avait fait le choix de vivre en autarcie, désignant les « autres » d’étrangers. Mais avec le temps il a eu l’impression d’être enfermé avec sa compagne dans un univers identique à celui de sa famille. La grossesse de sa femme le pousse à sortir et une nouvelle brèche s’ouvre dans sa vie le jour où il constate comment grâce à son masque de fou et à l’aide de la consommation d’alcool, il a pu déjouer sa timidité et la tyrannie des femmes. Il étaye ses propos par le souvenir d’une rencontre où il a pu aborder une femme qui, forcée, finit par consentir à avoir des rapports sexuels de sorte qu’il cru à un moment l’avoir violé. Ce scénario s’est répété plusieurs fois en partant du café au petit matin, bien imbibé d’alcool, en colère quand il ne rencontrait pas de femme à accompagner, en se dirigeant chez lui, il rencontre des passantes femmes, sentant en lui une poussé irrésistible à les suivre. Il devenait à chaque fois très menaçant, vulgaire, grossier. Il y a là, dans le passage à l’acte un élément fondamental, l’irruption de l’insulte obscène. Il veut se faire entendre. Il surmonte de cette façon la division subjective C’est-à-dire qu’à la différence du fou gentil qui échoue à condenser chair et esprit et à constituer une parole pleine, d’où le bla bla vide de sens, le passage à l’acte surgit comme l’ultime tentative de se faire entendre par un Autre, ici, l’Autre, ici la femme, dégagée de la castration. Ce qu’il traque à ces heures de la nuit c’est la supposition que le corps de l’Autre jouit. Pour atteindre une telle jouissance qui se dégage de la logique phallique, il tend à faire exister La Femme, à la faire Toute, toute libérée de la fonction phallique, assurant ainsi la conjonction, sans perte, du corps et la jouissance. Une telle opération échoue bien sûr comme l’illustre la double temporalité qu’imprime le fantasme : dans le premier, le désir décrit est celui du sujet sadique qui se « vit » comme instrument, dont la visée est que si division du sujet il y a, elle lui soit uniquement renvoyée par l’Autre. Et justement, l’émergence de l’angoisse chez le partenaire est le signe qui permet ce renvoi. Mais d’être l’instrument cela ne suffit pas, il faut que le sujet soit en position de sujet désirant ; c’est-à-dire porteur d’une division, il faut donc un deuxième temps, par l’entrée en puissance de l’objet pulsionnel qui vient compléter l’Autre. De la même façon que monsieur L. se faisait le clown exhibitionniste afin de faire jouir l’Autre, en adjoignant à cet Autre, le regard, regard qui suscite le spectacle exhibitionniste ; en injuriant et en maltraitant les victimes, il se fait sadique ; par l’imposition forcée de la voix, impliquant par là la réduction du partenaire au silence. Dans ce deuxième moment il s’agit de restituer à l’Autre l’objet pulsionnel regard, voix, qui lui fait défaut. En tant qu’exhibitionniste le sujet impose au partenaire le regard, en tant que sadique il impose au partenaire la voix ; dans les deux cas, il y a un point en commun, il impose ce que l’autre ne veut pas, mais à quoi il obéit quand même. Autrement dit, voici une remarque, au cœur de l’acte pervers, l’exhibitionniste et le sadique sont en position de sujet désirants, mais cette monstration se fait au prix d’être en position de victime d’une volonté dont ils ne sont plus les agents. C’est pourquoi il faut prendre finalement très au sérieux cette remarque quasi naïve quand ils disent, j’ai eu une pulsion, une poussée irrésistible. La perversion, l’acte pervers, fabrique ainsi le registre de la victime !
(4) Vers l’incurable Récapitulons ces différents éléments : Que devient le symptôme avec la cure ? Les dits effets thérapeutiques de la cure existent. Des symptômes invalidants disparaissent. Le sujet peut prendre sa vie différemment. Freud en son époque restait sceptique à l’égard de la guérison. Lacan, lui, dira que l’on ne peut pas vivre la pulsion sans symptôme. Dans cette perspective, la cure révèle comment la pulsion organise symptômatiquement la vie du sujet sur le monde du plus-du-jouir qui n’est pas simplement de l’ordre du plaisir. A ce titre la cure ne délivre pas le sujet du symptôme, il y a un reste incurable, elle délivre juste un sens du symptôme, pour lui permettre de fonctionner différemment, cela désigne concrètement chez M. L. un nouvel appareillage de la jouissance, qui se substitue à celui qui organisait jusque-là la nécessité pulsionnelle. Cela est consolidé par la construction du fantasme qui opère une réduction des multiples significations en une phrase qui unifie et isole le cadre symptômatique du sujet. Pour M. L. cela a été possible de dégager par la mise à jour que l’objet qui guidait sa conduite était « faire le fou ». « Le masque de fou » est décliné tout au long de son existence sous de multiples conduites symptômatiques ; rappelons qu’en faisant le fou, il pouvait prendre distance avec la mère et la fratrie ; il pouvait assumer une fonction phallique jusque là défaillante et mener une vie de sujet irresponsable lorsqu’il traquait la jouissance féminine. Mais la cure permet également la production d’un autre signifiant qui vient border cet irréductible qu’est le noyau de jouissance. Une fois nommé le symptôme, il faut le faire travailler produire un texte, des bouts de savoir, sorte de réponse qui borde la jouissance et qui prend valeur symptômatique. Ici par exemple, ce qui sera bordé, est l’impossible lien qui empêche le nœud de se faire : le lien au père dont nous avons vu qu’il est le nœud qui faisant part au désir écarte la jouissance de la mère. Ce nœud ne s’est pas produit. L’autarcie familiale est la preuve flagrante de ce noeud déstructuré aux autres. Pour M. L. le signifiant de la famille est un signifiant maître, il semble faire exister une perspective idéale vers laquelle le sujet tendait lorsqu’il a constitué sa propre famille.
Mais si M. L. a douté de sa fonction, dont il prend conscience du défaut, il a quand même réussit à faire de sa place de père autre chose qu’un simple semblant. Divorcé depuis l’année dernière, il réussi son rôle de père auprès de sa fille, sans l’indifférence et sans la tyrannie qu’il craignait se représenter, lui-même, à cette place. Actuellement, moins écartelé entre l’idéal familial et la relation qui l’unissait au partenaire, il cherche à clarifier sa responsabilité de sujet, il lui faudra du temps, bien entendu, avant qu’il comprenne ce qui serait son désir à l’égard des femmes, lui permettant alors de s’engager dans une position d’homme moins tiraillé par la transformation brutale de ses pulsions. La suite montrera jusqu’à quel point.
1) Avant de commencer une cure, il faut obtenir du patient une certaine mise en forme du s2 ; c’est le travail des entretiens préliminaires afin d’obtenir que le sujet pose sa question, qu’il transforme en quelque sorte son problème en question. C’est la question pour que le s2 devienne un s2 analytique, susceptible d’être mis au travail dans la cure ; d’ailleurs tous les s2 ne deviennent pas automatiquement des s2 analytiques.