Guy Dana
1 La part d’invention :
A quelles conditions peut-on parler d’invention et comment la définir ?
Et, s’agissant d’une thérapeutique des psychoses, quelle subversion, quelle invention avons-nous été conduits à proposer ?
C’est à ces questions que je vais tenter de répondre.
Pour approcher la notion d’invention, je me tourne en premier lieu vers Freud :
Je pense au conseil de recommencer après chaque patient, d’oublier toute modélisation du travail à venir, en somme de ne pas protocoliser la pratique, conseil qui reste pour nous opérant au-delà de la cure type. Comme si Freud en soulignant un principe de différentiation laissait place à l’expérience de chacun, à la singularité, à l’inattendu aussi qui permet au chemin qui se fraye sa part d’invention.
Freud nous invite ici à suivre un principe du symbolique où le souci de séparer les choses et les gens, apparaît comme intangible !
En second lieu, il s’agit d’un exemple parmi d’autres mais qui cherche à cerner un peu mieux ce que serait l’invention : Une forme d’invention est requise lorsque, par le travail analytique le plus classique, une désidéalisation des parents advient et de même une désidéalisation ou une déconstruction de la place qu’ils avaient conçue pour l’analysant ; les relations alors évoluent ; l’analysant se rend compte d’une séparation subjective à certains égards irrémédiable, mais par ailleurs, il convient que les choses ne peuvent pas en rester là et qu’il lui faut aménager ou précisément inventer, une forme de lien après-coup pour continuer la relation, la retrouver. Une butée a eu lieu. L’invention ici est consécutive à une entame de l’imaginaire qui laisse place à une césure un creux, ou encore à une figure du vide qui appelle de l’invention.
On ne peut s’empêcher, dès lors que l’idée d’invention est au premier plan, d’associer sur un impossible, sur une limite, sur l’absence de représentations, ce qui pousse à l’invention ; faisant suite aux deux catégories précédentes (on retrouvera ainsi le ternaire de Lacan), c’est ici la catégorie du réel qui vient au premier plan.
Autrement dit on touche ici à un principe général où réel et invention ont partie liée ; le réel serait en ce sens un ouvert qui pousse à l’invention, qui convoque de l’invention.
La clinique des psychoses, à cet égard est paradigmatique en ce qu’elle met le réel au premier plan ; en effet, les deux catégories précédentes, symbolique et imaginaire, sont rendues fragiles ; on a l’impression qu’à l’instar des deux bras d’un gymnaste, le mouvement chez les patients psychosés n’est pas assez puissant pour atteindre le dessus de la barre, et, en poursuivant cette métaphore, l’impression prévaut de laisser notre patient psychotique ou psychosé prisonnier du réel, incapable de s’en extraire, les deux bras que constituent le symbolique comme l’imaginaire ne le portant plus.
2 Premières déductions :
Quelle invention dans la psychose sommes-nous amenés à proposer, avec les outils dont nous disposons, pour apprivoiser, amadouer, faire supporter le réel ? Pour que la jouissance intrusive à laquelle s’affrontent les patients psychosés ne donne pas lieu ou moins lieu à ces bouffées d’angoisse, à la construction d’un persécuteur ou encore à la litanie des voix pour y parer ?
Quel dispositif pourrait favoriser un travail du subjectif, contribuer à ce que ces patients puissent réhabiter leur histoire, alors même que les repères de cette histoire peuvent manquer, avoir été tronqués, déformés, sont souvent parcellaires alors que ce qui domine, c’est l’impossibilité de les réordonner ; autrement dit c’est classiquement la diachronie qui se trouve atteinte et par conséquent une temporalité marquée par le chaos ; le passé ne se constitue plus en histoire et les faits eux-mêmes ne se distinguent plus entre eux par leur importance respective.
A partir de là, un travail particulier à la psychose est nécessaire, travail qui, on va le voir, inclut l’espace comme le temps.
Avec la psychose nous devons tenir compte à la fois de son éternité et à la fois d’une thérapeutique possible.
Or, dans nos conditions d’exercice liés à la psychiatrie publique, nous disposons d’une aire d’effectuation, un espace, qui a représenté et qui représente encore une avancée très importante pour l’exercice de la psychiatrie, c’est ce qui s’appelle le secteur.
En réalité, c’est une avancée civilisationnelle en ce sens que la société accepte à partir d’une certaine époque d’ouvrir les hôpitaux, c’est-à-dire de renoncer à la jouissance de l’exclusion ou du silence qui prévalait, mais le secteur reste un mot marqué par l’administratif et par une organisation des soins où domine tout au moins dans les premiers textes un esprit de sécurité, l’idée par exemple d’une continuité des soins.
Dans l’esprit du législateur, l’ordre social doit être préservé ce qui se donne à lire en filigrane dans la conception générale qui est choisie. En effet, c’est un système binaire qui se met progressivement en place, ce que va traduire une sémantique aisément reconnaissable à l’époque : dehors/dedans ; équipe/contre équipe…etc. Cette conception de la thérapeutique est encore fidèle au modèle médical : maladie d’une part et restitution de l’état antérieur d’autre part. Il n’y a pas d’entre-deux, pas encore de lien souple !
L’enjeu que pour ma part je poursuis, c’est de transformer cet outil nommé secteur en un dispositif qui soit orienté par une thérapeutique analytique des psychoses
Il s’agirait donc non seulement de construire une hospitalité à la folie mais de mettre à jour les liens que cette hospitalité entretient avec ce qu’est la psychose, ses fondements théoriques en particulier avec l’espace et le temps. Il s’agit aussi de sortir du modèle binaire donnant si possible réalité à la notion de tiers qui est une difficulté majeure de la psychose.
Pour habiter autrement que de façon administrative ou trop sécuritaire le mot secteur et pour sortir du système binaire, il faut en premier lieu une subversion du langage, une subversion attentive à la façon de dire, à la façon d’exprimer les atouts que possède le secteur en particulier l’espace. Sans ces conditions d’ouverture aucun travail véritablement thérapeutique n’est envisageable car la langue resterait congelée comme déjà le pressentait Rabelais.
Bref, le premier temps passe par une mise…. en crise du langage et de la sémantique que nous utilisons.
Ce principe est fidèle au principe plus général de la méthode analytique qui va consister à entamer les résistances avec le souci d’entendre ce qui se dit par le bord où cela excède celui ou celle qui parle, là où l’intéressé ne l’entend pas.
Mais cette méthode peut être appliquée au langage courant.
Ainsi le secteur n’est pas seulement le moyen de répartition de l’offre psychiatrique faite aux citoyens, il est aussi un espace, un contenant, le cadre thérapeutique, la scène pourrait-on dire, pour une thérapeutique des psychoses.
A partir de ce point de départ, si nous prenons au sérieux les conséquences de cette subversion la question que nous pourrions nous poser serait celle-ci : Comment diriger cette cure particulière au secteur ? Pourrait-on la considérer pour une certaine catégorie de patients comme une variante de la cure-type et en ce sens pourrait-elle prendre nom de cure sectorielle ?
Pour l’instant je n’ai pas trouvé mieux pour dire…. l’intention ou l’invention !
3 Deux grands principes pour la cure sectorielle :
_Faire en sorte que le savoir soit du côté des patients, qu’ils acquièrent du côté de l’expérience, en particulier de l’expérience des lieux institutionnels et du transfert particulier qui s’y joue, et, deuxièmement,
_Faire en sorte que l’insu, l’inconnu en soi devienne supportable autrement dit retrouver par une construction secondaire les conditions du refoulement originaire, le garant précisément de cet insu, en essayant de refermer ce qui se présentait comme à ciel ouvert.
C’est ici qu’il convient de souligner l’importance du ou des transferts institutionnels qui sont décisifs pour que le transfert avec UN puisse se travailler.
La question de la temporalité des traitements pourrait alors se formuler de la façon suivante :
S’agissant de la psychose, les temps institutionnels par définition séquentiels, croisent une certaine infinitude du transfert avec UN. Tel est le principe qui nous guide.
Pour comprendre comment le transfert institutionnel fonctionne, il me semble qu’en premier lieu il faut, ces outils institutionnels, les repérer puis les utiliser comme un langage vivant. Nous retrouvons l’idée de mettre le langage en crise c’est-à-dire aussi de le révéler à partir de l’existant ; autrement dit dès lors que se présentent à nous un certain nombre de structures, on va voir lesquelles dans un instant, ces structures et l’espace qui les contient, l’espace qui sert aussi d’intervalle entre elles, ces structures sont disposées dans cet espace dans une articulation telle que c’est bien un langage qui est à l’œuvre, où par conséquent, point fondamental, du sujet est en état d’émergence, et pourrait être concerné.
La question du sujet se pose évidemment dans la psychose et je dirais qu’elle a aussi des conséquences politiques pour peu que la préoccupation d’une thérapeutique des psychoses soit au premier plan.
On ne raisonne pas de la même manière si la série langagière, psychose, sujet, thérapeutique, on pourrait ajouter mouvement, si donc cette série est privilégiée ou si c’est la série handicap, individu, réadaptation sociale qui prévaut.
La première maintient le monde de la psychiatrie en état d’éveil et garde des chances de renouveau sans bannir le thérapeutique, la seconde file droit vers le médico-social, assigne à résidence cherche une adéquation sociale qui dédouane d’un travail sur le lien social en tant que tel ; aujourd’hui clairement c’est cette seconde voie qui est privilégiée.
Ici je considère pour ma part qu’il convient d’articuler une théorie de la pratique sans laquelle la psychiatrie risque d’être débordée, (elle l’est déjà en grande partie), par la seconde voie, celle du médico-social avec le sacre du handicap. Pour avoir quelques chances de s’imposer, cette théorie se doit de considérer la question du sujet comme la règle intangible du désir soignant.
Nous retrouvons alors l’articulation langagière de nos structures telle que nous l’introduisions plus haut, où la matrice peut se formuler, à l’instar de ce que propose Lacan comme définition du sujet, comme une concaténation de signifiants (ou de lieux) qui par délégation en quelque sorte représentent le sujet :
Un signifiant représente le sujet pour un autre signifiant, formule lacanienne bien connue de l’agencement signifiant en l’Autre peut se déplacer dans la formule suivante :
Une structure, un des lieux de l’ensemble, représente le sujet pour une autre structure.
Nous retrouvons ainsi la possibilité d’une expérience séquentielle des lieux concernés, la notion de parcours au sens où du sujet est en question d’un lieu à l’autre, au sens où un après-coup est constamment à l’oeuvre permettant au passé de se constituer comme mémoire alors même que ce qui se livre à une équipe ou à un soignant est souvent parcellaire. Tantôt réticent ici, tel patient le sera moins ailleurs ; au fond l’histoire du sujet peut ne se révéler que peu à peu, ne prenant sens que dans l’après-coup, comme ces dessins d’enfants qui supposent que le crayon relie plusieurs points entre eux avant le terme et l’apparition d’une figure explicite.
C’est ainsi par cette méthode qui suppose de travailler nécessairement sur le long terme que la question de l’origine peut se creuser d’un insu qui enfin se supporte.
4 L’invention de la perspective
Par ailleurs, dès qu’un parcours est éprouvé et agi, fut-il ce parcours aléatoire, il réamorce de la perspective, (c’est-à-dire va chercher à décoller du matériau brut, et, par le truchement des lieux,.. du signifiant en tant que tel !) ; à partir de cet énoncé une thérapeutique de la psychose est à l’œuvre !
Tel est le but et cela ouvre à une socialité environnante de la même façon que l’avènement de la perspective en peinture a pu représenter un tournant dans la prise en compte du spectateur. Ce tournant concerne en définitive le lien social !
Autrement dit la perspective qui introduit l’espace en tant que tel, pourrait le conquérir dans le cas de la psychose à proportion ou à la condition d’un ordonnancement de la parole, de son enfouissement pourrait-on dire, de telle sorte à reconstituer de l’insu.
Il y a une matrice que les parcours font éprouver, d’un lieu à l’autre ; c’est le principe premier ; dans le même temps, cette matrice est une grammaire et la conquête que l’espace métaphorise, porte sur les effets de cette grammaire lorsque se répète son usage.
En réalité, les lieux sont comme des signifiants dont il y a lieu de se déprendre pour ensuite les pratiquer à nouveau ; en amadouant l’espace qui les sépare c’est l’énonciation qui gagne en fluidité ; et ces rencontres suivies de séparation sont comme une propédeutique du lien social, son expérience même !!
La notion de coupure est ici comme le souci de fond pour aménager et parfois secouer le transfert psychotique, pour trouer la compacité de l’imaginaire, pour entamer sa fixité. Séquentialité ne veut pas dire exclusion ou mise à l’épreuve de la réalité. Il s’agit au contraire d’éprouver une nouvelle aptitude au lien social dans un contenant où l’accueil et l’hospitalité ont plusieurs faces.
Enfin en recherchant des passerelles avec la notion de jouissance au sens que lui donne Lacan, alors la subversion qui est préconisée ici a pour but indubitablement de faire bord à la jouissance et de convoquer des appuis qui d’un lieu à l’autre enserrent ses effets ravageants par le concours de cette trame langagière qui joue en définitive, le rôle de pare excitation au sens freudien !
Dans la psychose où les voix, l’influence les hallucinations venant de l’Autre constituent le quotidien de cette jouissance, il est impératif de construire un ou des dispositifs qui tout en étant contenants permettent au délire de s’exprimer !
Le gain serait qu’il s’exprimât un peu moins comme asservi à la jouissance de l’Autre et un peu plus comme tentative de guérison.
On pourrait aussi soutenir l’idée d’extraire un objet là où le patient psychotique précisément ne lâche pas cet objet, et, à certains égards ne le constitue pas ; il le garde dans sa poche dit Lacan !
Rappelons aussi la belle expression de Freud, l’ombre de l’objet est tombée sur le moi, phrase emblématique de la mélancolie qui illustre cette alliance clinique véritablement insécable entre sujet et objet si difficile à entamer.
Extraire un objet, le constituer, s’obtient à certaines conditions par le transfert institutionnel, notion sur laquelle je reviens car ce transfert prend un sens nouveau par la pérégrination qui s’effectue d’une structure à l’autre, ce qui nous amène à détailler ces parcours et les structures qui sont concernées.
A chaque étape pourrait-on dire le temps de fréquentation est différent et la mosaïque des temporalités participe du travail de structuration, d’ordonnancement qui est recherché :
Je dispose, mais parce que je l’ai voulu ainsi et que c’est le fruit d’une longue bataille,
_D’une unité clinique de 25 lits ; le temps de l’hospitalisation est variable mais il tend à se limiter au temps de crise ; cela dit beaucoup plus long si l’hospitalité doit prendre le pas sur l’hospitalisation et nous faisons en sorte qu’il en soit ainsi. Le choix de maintenir des lits libres sans les fermer ni précipiter des sorties est rendu possible par l’accroissement des lits temps plein entre l’unité clinique et les autres structures que je détaille maintenant. C’est aussi un principe éthique que l’hospitalité précède l’hospitalisation. Les autres structures sont :
_La maison thérapeutique, en réalité appartement de 4 places sur le modèle des appartements thérapeutiques de la loi de 1986 ; le temps d’hébergement est environ de trois mois.
_Les 15 placements familiaux qui peuvent s’utiliser de façon séquentielle, de 15 jours à un an ou plus si nécessaire
_Les lits informels à l’hôpital général de Longjumeau qui par définition sont des très courts séjours
_Et bientôt 11 lits dans une nouvelle structure appelée hôtel thérapeutique pour des courts séjours n’excédant pas 15 jours, hors loi de 90.
5 Les jeux respectifs des transferts
Il est clair que les parcours qui se dessinent ne concernent qu’une certaine catégorie de patients, mais pour eux, un mariage se profile entre transfert institutionnel et transfert avec UN.
Le transfert institutionnel, sa finalité est de pousser à l’inconscient de le constituer, de le conquérir et de le faire supporter comme un insu, ce qui, si tel est le cas, entraînera moins d’angoisse ou de délire.
Ce premier temps est indispensable à qui veut ensuite travailler avec des patients psychotiques et permettre la possibilité du transfert avec UN.
Le transfert institutionnel fonctionne à la faveur d’une multitude de latéralités, ce que veut traduire, me semble t-il, l’expression heureuse de Françoise Davoine, faire un corps à plusieurs !
Il s’agit de transferts latéraux partiels mais infiniment précieux contribuant à ce foisonnement des échanges, des réponses et en particulier le club, les groupes de paroles lorsqu’ils existent contribuent non seulement à solidariser la pensée, mais à confronter chacun au péril de l’hétérogène.
Ainsi la parole du retour qu’elle reçoit, constitue de nouveaux territoires à l’abri vivable pourrait-on soutenir des intrusions de l’inconscient.
Telle est aussi la conquête de l’espace ; c’est un espace libéré qui de sa libération fait naître l’inconscient, un espace où l’aptitude à penser redevient possible ; ce que veut traduire la métaphore freudienne de l’assèchement du Zuiderzee !
En définitive, la finalité de ces parcours, va consister dans une relance de l’énonciation à partir de lieux différentiés ce qui donne à chaque reprise une chance nouvelle de retrouver son histoire, de la reconnaître comme sienne, de se faire un peu mieux l’auteur de ce qui s’énonce, d’éprouver enfin cette nouvelle ambiance psychique qu’apporte l’après-coup.
La conquête de l’espace procède donc d’une conquête plus intime dans l’ordonnancement du discours, ce qui suppose répétons-le, une conquête de l’inconscient et de l’insu proprement dit. L’espace est structuré comme un langage dit Lacan dans le séminaire XX (Encore) et, ajoute –t-il, semble bien faire partie de l’inconscient1.
Il faut donc s’occuper en propre et prioritairement de l’inconscient ou ce qui revient au même, il faut s’occuper de l’aptitude à penser laquelle suppose la notion de limite, de clôture. C’est à suivre cette logique que la structuration de l’espace advient.
Et c’est à cette fin que concourent les transferts institutionnels que chaque lieu suscite. Ces transferts vont apaiser, produire du silence bénéfique, faire tolérer l’insu. Quant aux parcours, ils forment une matrice qui balise l’espace et crée une grammaire à travers les chemins parcourus en faisant vivre une fonction inter et en redonnant du sens à l’après-coup.
Que ce soit l’inertie et l’apragmatisme de la plus classique hébéphrénie ou que ce soit l’expression de ce que certains appellent les fous voyageurs, la signification est la même : Avec la psychose, il y a aplasie de l’énonciation, aplasie à se penser dans l’espace et dans le monde ! Manque la ligne d’horizon comme le remarque Claude Jeangirard.
Nos parcours ont cette vocation de permettre un arrachement à la faveur d’une grammaire qui se constitue comme grammaire de façon performative, c’est-à-dire contemporaine à la décision d’un parcours, dans le temps lui-même du déplacement et le déplacement d’un lieu à l’autre est une tentative d’inscription qui permet, certes comme un vœu, que cela cesse comme le remarque Lacan de ne pas s’écrire.
Finalement l’invention est là, travail de patience cette écriture que tracent les parcours, cette écriture qui tente de lester le réel, de le saisir par l’écriture elle-même, supposerait une compréhension par les tutelles et une volonté politique de soutenir à travers cette thérapeutique des psychoses l’ensemble du champ psychiatrique.
Nous en sommes encore loin.