Association de Psychologues Cliniciens d'Orientation Freudienne

La lente construction théorique d’une pathologie “incarcéré” dans le langage – 6eme Journée Atelier Histoire des concepts – La clinique de l’ironie et le dit-schizophrène

Anne-Sophie CHERON

AFFICHE2-violet.jpgJe me place ici en écho aux propos de Florence Hautecoeur. L’histoire de la schizophrénie, c’est bien celle d’un concept en crise permanente. L’histoire a mis du temps à arriver à la proposition de Lacan, à savoir, considérer la schizophrénie, non pas comme une pathologie organiciste, mais comme une pathologie du langage… Non pas une pathologie du sans langage mais une pathologie dans laquelle le langage se retourne contre le sujet, l’attaque, le ravage. Car dans la schizophrénie, ce n’est pas le sujet qui utilise le langage mais le langage, qui, peu importe l’instance persécutrice, devient autonome et se sert du sujet pour parler. Là ce n’est plus la Spaltung, la dissociation, le différenciateur entre les pathologies, mais c’est l’effet du signifiant manquant, qui laisse un trou symbolique, dans lequel le signifiant et le signifié glissent l’un sur l’autre sans jamais se rejoindre. Le langage ne peut pas faire obstacle à la jouissance, qui, de ce fait, vient se déployer dans le corps et renforcer ainsi le trou laissé par le signifiant manquant.
Nous allons voir au travers de l’exemple du symptôme hallucinatoire, et notamment de celui de l’automatisme mental, comment la schizophrénie initialement considérée comme une pathologie du corps, devient au fil de l’histoire une pathologie du langage. Pourquoi avoir choisir l’hallucination pour parler de la schizophrénie ? Parce que l’hallucination est comme un signifiant dans le réel, c’est du réel imagé. Autant le délire est paradigmatique de la paranoïa, autant dans la schizophrénie, nous sommes face à la prévalence des mécanismes élémentaires, à la prévalence de morceaux. L’hallucination, parce qu’elle fait partie de ces petits bouts détachés et autonomes, a quelque chose à nous raconter de la pathologie schizophrénique. Nous allons illustrer comment l’hallucination, initialement perçue comme un dérèglement des sens, du corps, devient au fil de la théorie une idée, un langage qui, devenu autonome, prend le pouvoir sur le sujet. A mesure de mes lectures m’est venue la métaphore de la vague. J’ai eu le sentiment que la théorie, d’Esquirol à Lacan en passant par Freud, avait avancé de façon non linéaire, comme des vagues se succédant sur une plage. Et j’ai imaginé me laisser guider par cette image pour vous faire partager mes réflexions. Bien sûr, ceci est une position personnelle, appuyée sur quelques auteurs dont la liste n’est pas exhaustive et j’aurais plaisir, une fois qu’il sera terminé, à vous laisser enrichir cet exposé.

Une 1ère vague voit le jour entre 1850 à 1911 : la théorie passe d’une étiologie purement organiciste des hallucinations à une étiologie intégrant la notion d’idées et de représentations.

Je vous propose de commencer notre voyage à travers l’histoire avec Esquirol :

C’est en effet ce psychiatre français qui donne la 1ère définition des hallucinations en 1817 comme « une perception sans objet à percevoir ». Plus précisément il les définit ainsi : « Un homme qui a la conviction intime d’une sensation actuellement perçue, alors que nul objet extérieur propre à exciter cette sensation n’est à portée de ses sens, est dans un état hallucinatoire» Nous sommes donc bien sur un ancrage corporel, dans une défaillance du système sensoriel. Comme, le dira plus tard, en 1934, un psychiatre français du nom de Seglas, on se borne là à ce que l’hallucination a de perceptif, cad d’extérieur. Seglas considère que cette vision ne tient compte que du « percipiens » et non du « perceptum », cad qu’elle n’intègre pas le sujet qui perçoit. Le côté psychologique est clairement négligé.

Après cette 1ère approche très organiciste proposée par Esquirol, un autre référentiel de pensée commence à se mettre en place, 30 ans plus tard, autour du mot « idées ». On se situe entre 1840 et 1910. Baillarger, en 1846, distingue les hallucinations psychosensorielles et les hallucinations psychiques. Les hallucinations psychosensorielles sont « corporelles» quand les hallucinations psychiques, elles, sont caractérisées justement par le manque d’éléments sensoriels et ne sont qu’une «fausse perception bornée à l’intelligence ». Comme Baillarger n’observe les hallucinations psychiques que pour le sens de l’ouïe, celles-ci deviennent synonymes de voix intérieures, de phénomènes de pensée, sans sensorialité ni spatialité. Elles sont «intellectuelles, et se font dans l’intérieur de l’âme». Les développements de la neurologie, en particulier l’étude des aphasies, à partir de 1861, permettent d’identifier des zones précises porteuses de fonctions d’émission et de réception du langage articulé. Les auteurs évoquent l’idée d’une excitation des zones du langage, potentiellement à l’origine un excès de langage. L’idée d’un langage intérieur apparait et je cite Tamburini, en 1890 « L’hallucination finalement, c’est peut être un excès de langage pour ne pas dire de langage intérieur ». C’est ainsi qu’un virage semble enclenché vers l’étude du « langage intérieur ». Mais cet aspect restera en suspens jusqu’à ce que Seglas au début du siècle suivant reprenne le flambeau. Avec Lasègue en 1852 et Falret, en 1864, nous commençons à voir apparaître le mot d’« idées », notamment au travers des « idées de persécution ». Mais l’idée ne fait pas référence au langage mais au concept. Celui-ci est envisagé en référence à la théorie platonicienne opposant le monde éternel et parfait des idées, au monde du sensible voué à la détérioration.

Un pas supplémentaire est réalisé en 1911, avec l’apparition du terme de «représentation» qui va permettre d’enclencher, cette fois clairement, la voix du langage. C’est avec Dupré, psychiatre français et son élève Logre, en 1911 que l’on voit apparaître le terme qui fera charnière avec la question du langage : celui de représentation. En effet, en s’appuyant sur Seglas, ils font référence à « des fait qui n’ont d’hallucination que l’apparence […] ou des représentations mentales vives auxquelles manque le caractère d’extériorité ». La voix du langage est enclenchée et il commence à trouver une place significative dans les vignettes cliniques au travers de termes comme par exemple « salade de mots » ou « imagination des mots ».

Un virage très net se dessine alors sous l’impulsion de Chaslin, aliéniste français et psychiatre, et de Seglas entre 1901 et 1930 et l’on s’achemine vers l’idée que la schizophrénie est une pathologie du langage.

Seglas, en 1901, dénonce la vision purement organique des hallucinations : « tout langage commence par un gargouillis de mots entre lesquels et sous lesquels le sujet n’apprend que plus tard à faire un choix et à mettre un sens précis ». Seglas s’appuie sur les travaux de Baillarger pour affiner le découpage des hallucinations en 2 catégories que ce dernier avait proposé. Il spécifie les hallucinations psychiques de caractère verbal en distinguant les hallucinations verbales motrices, pour lesquelles il y a extériorité car elles s’accompagnent de l’exécution des mouvements d’articulation et les pseudo-hallucinations verbales, qui n’ont pas de caractère hallucinatoire car la voix intérieure, la représentation mentale, reste intérieure et ne s’extériorise pas. Cette notion d’extériorisation nous permet de distinguer le langage qui reste de l’ordre de la pensée, de la représentation intérieure, de celui qui est articulé, dans lequel le phonique relève du réel du corps, la voix étant son représentant incorporel.

En 1912, Chaslin avance dans le même sens que Seglas en challengeant le terme de démence précoce qui, selon lui, ancre à tort la maladie dans le corporel. Il fait, comme Bleuler, de la discordance, le trouble fondamental de la schizophrénie et parle de « folie discordante verbale». La discordance verbale n’est pas le délire. Le patient conserve jugement, orientation, raisonnement, mais son propos est sans réfèrent et ne raconte plus rien. Il met ainsi l’accent sur le fait que la chaine signifiante s’émancipe de toute signifiance et de tout rapport au sens commun. La folie discordante verbale se résume « à un langage incohérent, avec mots fabriqués constamment, apparence de conservation d’un sens de discours, contrastant avec l’incompréhensibilité du sens… Pourtant de loin en loin une phrase sensée, surtout au début d’une conversation, indique que, peut être, l’intelligence proprement dite est moins touchée que le langage et que, peut être, celui-ci par son désordre empêche de penser ». Nous ne sommes pas ici sur le terrain propre de l’hallucination mais nous voyons se dessiner très clairement le rôle attaquant du langage.

Seglas, sous l’impulsion de Clérambault, évolue en profondeur dans sa réflexion. En 1934, il envisage les hallucinations comme exclusivement une pathologie du langage : « Une fois reconnue pour son caractère verbal, l’hallucination, au lieu d’être un chapitre de la perception, devient ainsi et surtout un chapitre de la pathologie du langage intérieur ». Nous retrouvons chez lui l’idée de cette prise d’autonomie du langage qui aliène le sujet: «Les caractéristiques de ces phénomènes c’est d’être des phénomènes d’automatisme verbal : une pensée verbale détachée du moi, un fait d’aliénation du langage ». Il ouvre ainsi la voie à la 2è vague, qui s’appuiera sur la description de l’automatisme mental.

La 2è vague pose cette question : la schizophrénie est bien une pathologie du langage, mais laquelle ?

C’est Clérambault, psychiatre, ethnographe et photographe français, élève de Dupré, qui en 1920, nous apporte la réponse : la schizophrénie est la pathologie du symbolique, du langage, devenu autonome. Dans la conception de la psychiatrie de l’époque, le délire précède l’hallucination. Clérambault, appuyé sur les réflexions de Baillarger et Seglas, va révolutionner la vision de l’époque en affirmant le contraire : les idées délirantes sont secondaires à l’automatisme mental. Se faisant, il fait de l’automatisme mental le fait primordial de la psychose. Il définit l’automatisme mental comme un phénomène de « scission du moi» qui n’est pas sans nous rappeler la Spaltung décrite par Bleuler. Cette scission est organisée dans un certain ordre : 1) des phénomènes purement psychiques, qui passent souvent inaperçus. 2) les phénomènes envahissent le registre verbal et idéo verbal. 3) Les phénomènes envahissent la sphère sensitive et motrice et le tableau devient complet. Les phénomènes psychiques, verbaux et ideo-verbaux s’organisent autour d’une fuite de la pensée ou de pensées imposées, c’est à dire autour d’une pensée qui n’est plus reconnue en propre comme appartenant au sujet et qui prend son autonomie. « Les hallucinations pensent » va-t-il jusqu’à dire en 1934. Si l’on se centre sur les phénomènes purement psychiques (ou encore ce que Clérembault appelle le petit automatisme) qui constituent les signes annonciateurs de la psychose, on trouve des phénomènes tels que le dévidage muet des souvenirs « on me montre tous mes souvenirs», l’idéorhée qui est un défilé de pensées étrangères : « on me donne des idées qui ne sont pas à moi », la disparition de pensée : «on me donne des oublis», l’aprosexie : impossibilité de se concentrer sur une idée « mes idées se succèdent trop vite», les fausses reconnaissances, l’impression d’étrangeté des choses, des gens : « On me force à reconnaître des gens ; quand je suis fatigué je trouve aux gens un air drôle ». Les phénomènes idéo- verbaux, quant à eux, intègrent les pensées étrangères, imposées ou devancées « ils savent ce que je fais et, à l’avance, ce que je veux faire ». On voit bien avec ces quelques exemples comment sous ces fuites de la pensée, ces pensées étrangères, peuvent ouvrir la porte à l’angoisse et au délire. On note, en tous cas, une tendance progressive à la verbalisation de phénomènes initialement psychiques. La pensée est d’abord indifférenciée puis elle devient graduellement auditive ou verbo-motrice. Les paroles viennent du dehors et s’adressent au malade uniquement. L’automatisme mental induit l’hostilité car l’énonciation des pensées et des actes intimes est irritante et vexatoire et l’irritation ne fait que multiplier les voix et leur caractère ironique. Un exemple clinique nous a paru parfaitement illustrer ce passage de l’hallucination verbale au délire et j’avais envie de vous le faire partager. C’est le patient lui – même, reçu au SMPR de la maison d’arrêt de la santé, qui nous a décrit l’apparition de son délire. Mr M, avant de se coucher, jette un coup d’œil à l’immeuble d’en face. Soudain, il voit un mouvement de rideau derrière une fenêtre. Pris par l’angoisse, il s’allonge sur son lit et ferme les yeux. Des bribes de mots lui viennent, des fragments, des balbutiements,… Ils dansent dans sa tête et finissent peu à peu par s’organiser, comme un château de cartes. Château fragile, qui vacille… Puis le château de cartes se consolide pour devenir un château de légos, plus solide effectivement, plus à même de donner une forme à l’angoisse. Appuyé sur cette construction, le patient peut entendre nettement, cette fois, non plus des bribes de mots mais une voix qui lui crie de fuir ! Très loin ! Et c’est le passage à l’acte : il part à l’autre bout de monde mais cela ne suffit pas. Repris par l’angoisse qui ne le lâche plus, à peine, est- il posé dans un pays, qu’il est obligé de le quitter pour un autre. Sa vie se métamorphose en une fuite éperdue et vaine. Nous voyons bien ici comment la construction délirante de l’impératif de fuite vient s’appuyer sur le verbe, d’abord formé de « gargouillis de mots » puis ensuite, organisé petit à petit par notre patient en une formation plus solide : château de cartes puis de légos.

Les recherches ultérieures dont celles d’Henri Ey, vont très clairement mettre l’accent dans leurs descriptions cliniques sur les échappées du langage et confirmer ainsi la schizophrénie comme une pathologie du symbolique devenu autonome. Pour Henri Ey, en 1973, « toutes les formes du dialogue impliquées dans le langage s’actualisent sous la forme d’hallucinations sensorielles (voix sonores) ou psychiques (transmission de pensée, automatisme mental, vol de pensée,..) ». Il insiste sur la perte de sens du langage. Il parle notamment « d’un langage qui n’en formule le sens que pour l’ensevelir dans le labyrinthe d’un discours incompréhensible ». Les hallucinations peuvent être parfois terriblement significatives (menaces de mort, injures, propos obscènes, ..), d’autres fois incompréhensibles (dévidement de phrases absurdes, mots fortuits, néologismes,..) et parfois les malades en énonçant eux-mêmes les énoncés hallucinatoires les plus chargés de sens n’y comprennent rien. C’est l’exemple du schizophrène qui entend « on te coupera la braguette » et qui ne sait pas ce que ça veut dire. Ou encore celui de cette patiente qui entend toute la journée « tu es sale, laide, tu sens mauvais » et qui, au lieu de comprendre qu’elle est visée, dit que c’est un fou qui est obligé de clamer ces insanités incompréhensibles. On assiste ici à une désarticulation du signifiant et du signifié, parfois dans la réalité d’un énoncé incompréhensible et parfois dans le psychisme du sujet qui ne peut les lier ensemble. Ey n’écarte pas pour autant les hallucinations corporelles qui constituent pour lui « le travail métaphorique de la métamorphose ». Le corps et les angoisses somatiques deviennent ainsi l’objet d’un travail du langage. Ey dira d’ailleurs que « le corps des schizophrènes […] est un corps en état de décomposition métaphorique». On retrouve l’idée que Dario Morales développera plus tard, à savoir que l’incapacité du langage, de la métaphore, à « mordre sur le corps » en fait un espace, Dario dira une surface, en décomposition. Ey parle joliment d’une « volatilisation du corps dans le tissu décharné des mots ». Le schizophrène se retrouve ainsi face à d’inexprimables sentiments de transformation de son être. La surcharge verbale qu’il utilise fait elle aussi partie de l’expérience sensible : « Je sens mes os légers… C’est de l’air qui circule dans mon cerveau… je deviens comme une spirale de fumée », « mes membres s’enroulent autour de mon cou, mes jambes envahissent mon buste », « j’ai toute une caroncule et mes fibres je ne sais pas où ». Et comme dit Henri Ey « l’activité délirante et hallucinatoire lie inextricablement le vécu au pensé et au parlé dans une rhapsodie hallucinatoire dont le corps est le thème ». Nous nous arrêterons ici et je laisserai à mes collègues le soin de partager avec vous en quoi la pensée de Lacan, appuyée sur ces travaux, a poursuivit l’ancrage de la schizophrénie comme une pathologie du langage

Conclusion

Nous ne pouvons clôturer cet exposé sans un petit clin d’œil à Freud qui, avec le président Schreber, illustre déjà parfaitement les prémisses de ce qui sera plus tard la persécution par le langage des patients schizophrènes. En effet, Freud nous dit, « Schreber se plaint des ennuis que lui causent les oiseaux dits miraculés ou parlant […]. Ils sont chargés de poison de cadavre et alors lâchés contre lui. On les a mis en état de répéter « des phrases dénuées de sens et apprises par cœur ». A la lecture de cette phrase, je n’ai pas pu m’empêcher d’imaginer le président, aussi clairement que je l’avais sous yeux, assailli par des oiseaux féroces qui l’attaquent à coups de mots incompréhensibles… Une véritable persécution par un langage dépourvu de sens… Mais Freud continue « Chaque fois que ces oiseaux se sont déchargés sur lui de leur charge de poison de cadavre, […] ils se dissolvent […] dans son âme en lui proférant ces mots « Maudit gaillard » ou bien « que le diable l’emporte », les seuls mots qu’ils soient encore capable de proférer pour exprimer leurs sentiments réels. Ils ne comprennent pas le sens des paroles qu’ils énoncent, mais ils sont, de par leur nature, doués de réceptivité en ce qui touche la similitude des sons qui n’a pas besoin d’être absolue ». Ainsi nous avons ici, chez Freud, une belle illustration d’un langage devenu sauvage, in-maitrisable, autonome dans ses manifestations, qui, s’il ne prend pas sens pour le persécuteur, articule quand même signifiant et signifié en un son qui fait sens pour le sujet.

Pour conclure cet exposé, je vous propose de revenir sur son titre « La lente construction théorique d’une pathologie “incarcéré” dans le langage. Le sujet schizophrène doit faire face à un paradoxe magistralement exprimé ainsi par un patient d’Henri Ey : « on m’a coupé les cheveux jusqu’à la racine du langage ». Par cette formule décapante, le sujet tente de nous exprimer son rapport au corps et c’est un rapport intriqué dans le langage. Par cette métaphore sur la tonsure des cheveux, le patient dit que l’Autre méchant fait une coupure qui déracine les cheveux du socle où ils sont plantés, le langage. Du coup les cheveux sont à jamais séparés du langage. La schizophrénie est une pathologie « incarcérée » dans un langage désarrimé, mais pointe ici la tentative ultime du sujet pour localiser la jouissance dans le corps. En parlant tout seul, il se sent fixé par la jouissance sensorielle que lui procure cette parole folle.