Date / Heure :
11/10/2014
9 h 00 min - 18 h 00 min
Catégories :
Mots-Clefs :
affects psychose, amour du transfert, désir de savoir, opacité du corps, visibilité
Prix: gratuit
Les affects sont présents tout au long d’une cure. Du début à la fin. D’ailleurs on répète souvent que
chacun conclut « selon son désir ». Rappelons que l’on s’adresse au clinicien pour réduire des
affects insupportables. Non seulement on le demande mais d’une certaine façon la clinique le
promet puisque elle se propose de modifier ce qu’elle appelle symptôme Le symptôme ne se définit
pas par l’affect qui est un simple signe. La question est alors de savoir de quoi il est signe. La
Journée vise à interroger les affects non pas à partir du sens commun issu des contingences de la
vie, mais de cerner leur constitution dans la subjectivité, leur place dans le symptôme et leur
causalité psychique. Cerner les contours pour que le patient puisse se donner les moyens de les
transformer ou les changer.
MATIN
Quels usages des affects pour la psychose : transformer la certitude en humeur
Dans la psychose les phénomènes qui affectent le corps révèlent une dimension réelle, la jouissance
se faisant invasive, l’Autre apparaît comme persécuteur. Certains affects deviennent des certitudes,
la haine se fait solide, l’amour se fait érotomanie, le sujet se fait déchet dans la mélancolie. La
jouissance se délocalise massivement, le corps, la pensée semblent déliées de la subjectivité. Dans
la prise en charge, le clinicien se fait le partenaire, la localisation de la jouissance produit des effets
d’apaisement. Le pari consiste à soutenir que les affects figés, se transforment en humeurs
momentanés ou durables. Il s’agit alors de produire, une mauvaise humeur, une envie, un
engouement, une tristesse, des nouveaux affects pas forcément persécutifs.
Savoir faire avec l’angoisse
L’angoisse suppose le retour sur le sujet d’un objet perdu. Ce retour s’accompagne d’affects,
souvent dépressifs, s’ouvre alors la question de l’élaboration psychique de cet « objet », comme
cause du désir. En effet, la perte produit la douleur, mais parfois la construction de l’objet reste
instable, son impasse se décline jusqu’à l’extrême en crise d’angoisse, inhibition, culpabilité, etc qui
s’opposent ou s’alternent. Rendre compte de ces glissements de l’angoisse à la dépression éclaire
les frontières entre névrose et mélancolie anxieuse… ou encore du deuil à la dépression. Du coup,
l’angoisse s’articule bien au travail thérapeutique.
APRES MIDI
Dans la cure, un nouvel affect ? L’amour de transfert et le désir du savoir
L’affect type produit par le lien analytique, c’est l’amour de transfert. Or cet amour s’adresse au
savoir. On adresse un symptôme pour obtenir une interprétation qui vise une vérité, celle des
signifiants à déchiffrer. Mais l’affect premier du transfert n’est pas l’amour mais l’attente qui se
décline en bien des nuances d’affect, espoir, inquiétude, anxiété, déception, etc. Quelle est donc la
nature des affects pendant la cure? Et s’il y a satisfaction, de quels affects s’accompagne-t-elle,
l’enthousiasme, le gay sçavoir ?
Les affects des soignants : de l’embarras à la mise en mots
La diversité des phénomènes qui vont de l’angoisse, à la dépression, aux idées suicidaires, aux
scarifications, aux passages à l’acte, etc, plombent la parole ou déclenchent des affects des équipes
soignantes sous le mode de l’effervescence ou du mutisme et qui vont de la plainte à l’impatience,
de l’évitement à l’agressivité, de l’angoisse à l’énervement. Dans les réunions de débriefing ou de
supervision les membres sont invités à mettre des mots sur ces affects afin de donner un sens à
l’événement vécu, dans l’idée d’aller toujours vers le patient, de façon à ne pas noyer son dit dans
les ressentis de l’équipe
signé : Dario Morales
9h15 : ouverture
Philippe LACADEE, psychiatre, psychanalyste, membre ECF, Bordeaux (33) « Excédent de sensations et traduction en images verbales »
9h45 1ere séance : Quels usages des affects dans la clinique
Président de séance : Eliane CALVET, psychiatre, psychanalyste (75), membre ECF
Adela ALCANTUD, psychanalyste, membre ECF, psychologue intervenante CPCT(75), membre ECF, « Nomination du réel du corps »
Tereza PINTO, psychologue à l’EPOC (75), enseignante à Paris VII, « Un blocage au niveau des gens »
11h15 2e séance : Savoir faire avec l’angoisse
Président de séance : Anne – Sophie CHERON, psychologue
Evangelia TSONI, psychologue à l’EPOC (75) « Celle qui n’avait pas le sens pratique de la vie »
Timothée WOJTAS, psychologue, Rééducation fonctionnelle cardiaque, (77) « Psyché au coeur de l’angoisse »
Thérèse TCHILIAN, psychologue, Service Petite Enfance (94), psychanalyste « Mon mari confond autorité et hurlement »
14h30 3e séance : Dans la cure, un nouvel affect ? L’amour de transfert et le désir de savoir
Président de séance : Kevin POEZEVARA, psychologue, psychanalyste
Dario MORALES psychologue, SMPR, CHSA (75), psychanalyste, membre ECF, « De la passion de l’ignorance au bien-dire »
Edwige SHAKI, psychologue à l’EPOC (75), psychanalyste (75), « Jouer du désir contre l’amour »
Gwénaële BOITARD – CASTELLANI, psychologue, SAVS épilepsies, CHSA (75), « Un amour de colère »
16h45 4e séance : Les affects des soignants : de l’embarras à la mise en mots
Président de séance : Fernando MORALEZ, psychologue, psychanalyste, membre AMP
Sarah ABITBOL, psychologue, psychanalyste, coordinatrice et accueillante à l’association Intervalle (75), membre de l’ACF « Un propriétaire SDF : de la colère à l’engagement politique »
Patrick CHALTIEL, psychiatre, chef de pôle, 14e secteur, Bondy (93), EPS- Ville-Evrard (93) « Une souffrance professionnelle suffisamment bonne »
18h00 : Conclusion
Dario MORALES, psychologue, psychanalyste