Date / Heure :
13/12/2011
Toute la journée
Catégories :
Mots-Clefs :
addictions, numérique, virtuel
Prix: gratuit
Nous assistons aujourd’hui aux effets magiques, fascinants de la technologie du numérique, qui transmet voix, regard, écriture à travers le globe. La toile est la scène planétaire où des objets se transmettent instantanément en une circulation sans fin et sans limite soumise en apparence aux seules règles de l’offre et de la demande. Pourtant, tout n’est pas une affaire d’échange ni de communication. Ce bel ordonnancement, lorsque la subjectivité s’en mêle, connaît quelques ratés qui accompagnent les dénommées « pathologies de la dépendance » : les jeux, la recherche désespérée de « je ne sais quelle information », le zapping, la fouille des sites où le regard s’obstine à traquer l’ultime scène qui par métonymie se dérobe toujours… ; ces usages multiples mettent à l’épreuve la demande, le désir du sujet. L’accroissement vertigineux des possibilités et des rencontres nourrit également le malentendu entre les sexes. Rien n’y met à l’abri du sentiment de manquer répétitivement quelque chose d’essentiel. De ces usages il ressort le sentiment d’avoir raté une promesse, de s’être trompé d’adresse, de gaspiller son temps, ou inversement l’impression que le virtuel devient le refuge le plus sûr pour contrer la solitude, chasser le mal d’être ; le web devient alors le cache misère du refus de l’Autre. Le clic débouche alors sur un leurre, l’horizon autistique et mortifère de la jouissance, plutôt que sur les hasards de la rencontre du dit bonheur.
Si le virtuel peut servir de réalité pour un temps et faire illusion, l’angoisse reste bien le seul affect qui ne trompe pas. Que révèle alors l’angoisse ? Que le sujet a un corps, mais plus encore que, tant qu’il est rivé à l’écran, d’une certaine façon il fait l’économie d’être le corps libidinal. Il modèle le corps dans un espace virtuel, idéalisé, monnayable, séparé de toute parole. L’angoisse, puis le symptôme appellent la présence du clinicien au décours d’une contingence où la solution virtuelle que le sujet avait trouvé grâce à l’artifice ne fonctionne plus ; l’engagement in vivo dans la parole casse le miroir plat où se regarde le sujet, pousse alors à l’éveil !
signé : Dario Morales
invités
Alain DERVAUX, psychiatre, addictologue, Dr en neurosciences, PH, CHSA (75)
René FIORI, psychanalyste, initiateur et fondateur de l’association SAT (Souffrances au travail), membre de l’Euro Fédération de psychanalyse
Sylvie ZUCCA, psychiatre, psychanalyste
soirée animée par
Dario Morales, psychologue (CHSA), psychanalyste (membre ECF)