Date / Heure :
25/11/2015
20 h 30 min - 22 h 30 min
Catégories :
Mots-Clefs :
souffrance au travail, travail
Prix: gratuit
Séduit par l’étendard d’un travail plus libre, au service d’un management désincarné et d’un impératif de performance toujours plus astreignant, le salarié se découvre alors un (contre)maître implacable qui œuvre au cœur de son symptôme : la pulsion, lieu où la psyché s’articule au corps, dans les signifiants de la demande, à distinguer du besoin. Elle précipite le sujet à se faire objet ou instrument de pression dans le lien fonctionnel aux autres pour satisfaire aux « dieux obscurs » de la productivité, au gré de la culture d’entreprise. La clinique révèle donc l’élément pulsionnel, la fascination du sujet pour son implication dans le groupe et la servitude devant ce leader, signifiant désincarné, qu’est le logo. D’où l’équivoque de l’identification, par laquelle l’individu laisse l’entreprise normer son identité du sujet. Le sujet tisse par ses demandes son rapport à l’entreprise, souvent dans le sens du « devoir » et du « dévouement », et c’est lorsque les symboles qui y sont attachés s’effondrent, que surgit cette part de jouissance, qui se fait symptôme lorsque le sujet la satisfait par les voies du déplaisir. La clinique que nous présenterons ce soir mettra alors l’accent sur les conséquences de l’emprise et la dépendance. Il arrive que le sujet se jette de lui-même à corps perdu dans son activité, version moderne et consentie d’un «Arbeit macht frei », où le sujet se fait pyromane : harceleur ou bien se brûle les ailes : burn-out. C’est donc une clinique particulière à laquelle ont à faire les praticiens : psychiatres, psychologues, psychanalystes. Confronté à une radicale solitude, la personne qui saisit l’offre de nos entretiens montre que sa subjectivité est, de structure, en prise « hypnotique » sur cet Autre nécessairement aliénant à l’endroit de son désir. Et ce n’est que dans un deuxième temps, qu’il réalise la perte, le manque, découvrant ainsi ce qui l’étoffe comme sujet. C’est sur ces différents points que se joue le travail clinique, comme celui de son levier transférentiel, ainsi que la question de la responsabilité du sujet. Plans sociaux, restructurations, fusions…: comment donc aborder ces violences faites aux individus, et donc aux sujets du désir, au nom d’une organisation à finalité économique? De quelle clinique pouvons-nous nous doter ?
soirée animée par
Dario MORALES, psychologue (CHSA), psychanalyste (membre ECF), “L’identification mise à mal”
interviendront
Michel AMAN, psychiatre, « consultation souffrance au travail », Versailles ; Anne-Sophie CHERON, ingénieur et psychologue clinicienne : accompagnement des restructurations d’entreprises ; Elisabeth FRANTZ, psychanalyse, membre de l’Envers de Paris, Présidente de « Souffrances au Travail »
Coordination : Dario Morales
e-mail : damofer@orange.fr ; Téléphone : 06 61 72 46 48
Entrée libre gratuite sans préinscription préalable