Date / Heure :
16/06/2012
13 h 00 min - 18 h 00 min
Mots-Clefs :
épreuve de l'écoute, pratique institutionnelle
Prix: gratuit
Le clinicien fait le pari de la rencontre, que celle-ci se déroule en institution ou au cabinet. La construction de la pratique revient aux « cas », qui viennent rendre compte des difficultés de chacun ; la pratique est ainsi confrontée dans son extension, au lot de symptômes de l’époque : la toxicomanie, la sexopathie, la maltraitance, la précarité, la dépression, etc, qui cachent, dans beaucoup de situations, une clinique du sujet abandonné à sa propre jouissance. A une clinique riche en rebondissements, le clinicien « chevronné » pense reconnaître sans infatuation, la faille entre vérité et savoir et mobilise les instruments nécessaires à la mise en route d’un traitement différentiel ; il recherche à reconnaître ce que le sujet dit, sans prétendre le modifier, l’accompagnant au contraire dans sa quête de significations, ou dans la recherche de la fonction que son symptôme, son embarras et son malaise, ont pour lui. Il en va autrement pour le jeune clinicien qui s’engage dans cette traversée ; il n’est pas seulement confronté à l’écueil social de trouver un emploi, ensuite à l’épreuve de l’écoute, à son envie de comprendre et de guérir ; souvent il est plongé dans une expérience – pas forcément isolée, mais qui, singulière, tend à le diviser – il doit s’autoriser de son acte de thérapeute par une pratique de la parole qui ne fasse pas l’impasse sur le réel en jeu. Il devra s’affranchir des illusions et des insatisfactions qui nourrissent la pratique. C’est donc au milieu de ces tensions permanentes – entre la recherche du sens, de savoir, de devoir se former et de désirer faire une place au non-su, bref à l’inconscient, – que le jeune clinicien est amené à construire et à poursuivre des échanges avec l’étrange communauté de ceux qui partagent le même souci : la pratique. A travers celle-ci, parfois en trébuchant, entre les avancés et les point d’arrêt, il invente ainsi son métier.
signé : Dario Morales
1) Les premiers pas du jeune clinicien : entre écueil et atouts
On pourrait aborder ici la « singularité » de sa place au sein de l’institution : quel est son support ? Comment est-elle vécue ? L’apprentissage par le « cas » : son rôle dans l’animation des « ateliers » en groupe et la pratique individuelle ; ici, que veut dire être le partenaire du patient.
2) Le clinicien et la pratique à plusieurs : le savoir- faire en construction
Dans cette table ronde on pourrait traiter la place du clinicien dans la pratique à plusieurs : être le référent d’un patient est-il compatible avec l’interchangeabilité de sa place ? Comment nouer le singulier et la pratique à plusieurs ? Enfin, la réunion des équipes, du staff, la supervision, la synthèse, sont-elle « formatrices » ? Dans une réunion, il ne s’agit pas seulement de communiquer des informations, mais de soutenir l’articulation d’un discours sur le patient et à travers le dire des membres de l’équipe d’offrir (à ce dernier) la possibilité de se faire l’effet de ce discours. La réunion sert également à chaque membre de l’équipe pour trouver la parole juste. Comment s’engage le clinicien dans ces réunions ? Quel usage des références théorico-cliniques au sein de l’institution ?
3) L’actualisation du savoir, ou la fonction FIR (formation, information et recherche)
Il s’agit de repenser ici, (certaines institutions reconnaissent ou pas le « temps FIR), à l’actualisation du savoir et donc à l’apprentissage des concepts dont la pratique est le fondement. Elaborer son expérience conduit aussi à rendre un savoir transmissible aux autres ; mais aussi à établir des connexions avec d’autres institutions. C’est cela la base des échanges cliniques.
13h30 Ouverture :
Nathalie ZOTTNER, Psychologue clinicienne, CMP/CATTP Social, CASH de Nanterre (92), « De quelle évolution parle t-on ? »
14h00 1ere séance : Les premiers pas du jeune clinicien : entre écueil et atouts
Président de séance : Gwénaele Boitard, psychologue
Magda GOMEZ, Psychologue clinicienne, CMP Elan retrouvé (75), « L’invention dans l’exil »
Marie POPELIN, Psychologue clinicienne, CMP et HDJ, Hôpital Montfavet (84), « Rencontre avec un jeune adulte psychotique : d’un squiggle à la création d’une bande dessinée ».
15h45 2e séance : Le clinicien et la pratique à plusieurs : le savoir faire en construction
Président de séance : Dario Morales, psychologue, psychanalyste
Maria NOVAES, Psychologue clinicienne à JCLT Arobase (95) – « Accompagner un sujet dans sa singularité – quelle orientation dans une institution socio-éducative? »
Camille ROUTIER, Psychologue clinicienne, Centre pénitentiaire de Liancourt, CHI Clermont de l’Oise (60), « L’appropriation de la fonction psychologue, entre contraintes et libertés »
Jérémie LEOBET, Psychologue clinicien, UTAMA, Hôpital Beaujon, Clichy (92), « Du psychologue hospitalier au clinicien, ne pas comprendre »
17h00 3e séance : L’actualisation du savoir ; la fonction FIR
Président de séance : Saadia Yacoub, psychologue
Kévin POEZEVARA Psychologue clinicien, CMP/CATTP, Lognes (77) « Passage d’un mythe de l’efficacité à une efficacité du mythe ? »
Fatima GAOUA, Psychologue clinicienne, Hôpital du Vésinet (78) / Hôpital Albert Chenevier, Créteil (94) ; « Temps FIR ou la nécessité de penser sa pratique »
18h00 Conclusion
Monique GARNIER, Psychologue, sociologue, psychanalyste