Date / Heure :
10/05/2022
20 h 30 min - 23 h 00 min
Catégories :
Mots-Clefs :
radicalisation, solution, symptôme
Prix: gratuit
En sortant de l’enclos symbolique où le sujet a vécu, s’imposent à l’adolescent les premiers choix concernant la direction à donner à son existence, sa place dans la société, l’orientation de ses sentiments vers des nouveaux objets d’amour, enfin la levée du voile de l’énigme de la sexualité. Pour affronter l’inédit et l’inconnu, le sujet se sert de ce qu’il a sa disposition, les traces et les expériences infantiles, reprises ou modifiées. Il se peut aussi que ce mouvement d’intranquillité où le sujet s’éprouve comme divisé, puisse venir titiller la tentation de faire appel à un Autre. En suivant cette logique, l’angoisse de castration ainsi réveillée pousse à prendre des risques qui se traduisent par refouler ce moment d’égarement, le fondre dans l’aspiration d’un idéal narcissique ou encore repousser la question de son désir. Il se pourrait du coup qu’à ce « désir de vivre » de la jeunesse et de s’inventer une cause, puisse s’opposer la « honte de vivre », cause mortifère qui égare le sujet ne voulant rien savoir de la castration se soumettant ainsi à la férocité des signifiants-maîtres de la jouissance identitaire de l’homogénéisation qui tendent à exclure toute différence, s’orientant vers l’auto-exclusion dont le paroxysme est l’auto-sacrifice. Ces signifiants-maîtres bouchent le trou qui laisse ouverte la question du désir dont le sujet feint ignorer, situant désormais ce désir au lieu de l’Autre, d’Un tout puissant qui se confond avec celui du narcissisme de la cause triomphante, différent de celui que la clinique enseigne, la cause perdue ! Paradoxalement, les phénomènes de radicalisation que nous connaissons depuis quelques années ne seraient-ils pas une tentative, vaine, mais tentative quand même de vouloir sortir de cet égarement de la jouissance qui fait la « honte de vivre » ? Réalisant ainsi une stase de la subjectivité dans une identification idéale mortifère ! Les invités de cette soirée tenteront d’y tisser quelques fils, temps pour comprendre nécessaire à ces questions que pose l’égarement de ces jeunes qu’un certain regard de la société, de la politique posent avec urgence à la clinique.
Présentation : Dario MORALES, Psychologue clinicien GHU – Sainte-Anne (75), psychanalyste membre ECF (78), « s’inventer une cause »
Invités : Alain MAURION, psychologue ayant exercé au SMPR, La Santé, CHSA (75), psychanalyste praticien (77), La « radicalisation islamiste », un regard « médusant » sur les adolescents en quête d’idéal et les enfants relégués dans les camps en Syrie
Hugo MICHEL, Psychologue clinicien, psychothérapeute, Unité médico-judiciaire de Bondy (93), Centre pénitentiaire de Chateau-Thierry (02), Doctorant en psychologie à l’Université de Paris, De quelles formations discursives se soutient le dit « radicalisé” ? Approche foucaldienne et psychanalytique d’un patient incarcéré.