Date / Heure :
17/01/2023
20 h 30 min - 23 h 00 min
Catégories :
Mots-Clefs :
jouissance, justice, passage à l'acte, point de capiton
Prix: 10€
Sous la poussée du déclin de l’Autre et de l’emprise de l’imaginaire, le symbolique en tant que fonction signifiante toujours ouverte au savoir et donc à l’infini, rencontre dans la vision contemporaine une limite dont la conséquence est de rendre forclose le rapport à l’ignorance, invalidant ainsi le rapport au manque. L’habillage imaginaire fait miroiter aux sujets une jouissance sans limite surtout lorsqu’elle touche le pulsionnel. Ce glissement n’est pas sans répercussion sur l’existence du sujet. Ces solutions peuvent le stabiliser sous un mode transgressif et le pousser à des dérapages ou plus grave, à des impasses ! En effet, via l’imaginaire le sujet cherche une identification forte, un idéal, un nom, un manuel de savoir-faire avec l’Autre sexe, la fraternisation ou rejet haineux de l’Autre, voire se donner l’illusion d’une justification « légale » pour ses passages à l’acte pulsionnels. Le mode brut de la violence pulsionnelle, conduit dans le meilleur des cas à une production de sens qui évite, dénie la vérité, masque le réel. Elle pousse aussi au pire, par suite d’un acte défini comme délictueux ou criminel, le conduire à rencontrer le monde judiciaire, la prison, etc.
Dans ce cadre inédit, qu’est le monde judiciaire le clinicien a son rôle à jouer, l’auteur des faits, se fait sujet à partir du moment où il est sommé de reconnaître ses actes, de les avouer ou de les expliquer. La clinique vient ainsi à soutenir la possibilité de faire « un pas de côté ». Il s’agit, en faisant appel à ce qui du symbolique, sert de repère et relève de la capacité de représentation, de trouver et de construire un fil conducteur qui passe par la nomination de la jouissance permettant ainsi de réintroduire la singularité du sujet dans ce capitonnage qui réordonne autrement le passage à l’acte. On n’est plus ici dans la procédure pénale mais dans l’expression même du sujet dont la parole tient lieu de preuve !
Dire l’énigme de l’acte
L’acte délictueux ou criminel est souvent un moment de rupture avec la parole ; ce n’est pas forcément la maladie ou l’envie de savoir mais l’acte délictueux qui offre en première instance, la confrontation de l’auteur des faits à son acte. Sommé de s’expliquer par l’instruction l’auteur des faits fait ses aveux ou tente de les faire. La clinique est la deuxième chance venant confronter le sujet à son éclipse subjective. En effet, il ne suffit pas d’ordonner les conditions objectives de l’acte, l’enchainement des faits ou le mobile. Cependant ce souci logique d’ordonnancement conduit aux portes de l’univers énigmatique de l’innommable décision de l’acte. C’est donc dans cet espace de la séance, hors le temps de l’acte, que le clinicien intervient. Se déroule alors le dire sur l’acte qui a rendu le sujet étranger à lui-même. Il faut ainsi un temps parfois dans l’inconfort du doute, du déni, de la dissimulation voire de l’oubli pour que la parole finisse par se délier – se dessine alors un récit qui tente d’articuler ce qui peut être dit à ce qui n’a pas pu être entendu. Il ne s’agit pas de dire une vérité sur l’acte, mais oser la dire. L’indécence de l’acte se mesure ainsi non pas seulement à la vérité du sens mais à l’aune des dires hésitants, douteux, mensongers, assurés, rigoureux, (etc) ou l’énoncé voile, dénie ou forclos l’énonciation absente lors du réel de l’acte.
Présentation : Dario MORALES, Psychologue clinicien GHU – Sainte-Anne (75), psychanalyste membre ECF (78)
Invités : Alain MAURION, psychologue ayant exercé au SMPR, La Santé, CHSA (75), psychanalyste praticien (77) ; Quentin BONNALD, psychologue clinicien, CD Melun (77), psychologue CRIAVS, membre ARTAS
Soirée animée : Dario MORALES, Psychologue clinicien GHU – Sainte-Anne (75), psychanalyste membre ECF (78) ; José RAMBEAU, psychologue clinicien ayant exercé à la MA Fresnes (94), psychanalyste, membre ECF (94)