Association de Psychologues Cliniciens d'Orientation Freudienne

4ème matinale de la clinique – Etudier, un parcours à risque ? – samedi 02 décembre 2023

Date / Heure :
02/12/2023
9 h 00 min - 13 h 00 min

Catégories :


Prix: 15€


Pour participer à l’évènement vous pouvez soit effectuer votre paiement sur place ou envoyer un email à l’associationapcof@gmail.com pour vous inscrire et payer en ligne par virement bancaire voir les modalités  situées ci-dessous après l’argumentaire.

Entrer à l’Université est le premier obstacle d’une longue course. Après y avoir été admis, il faudra supporter des apprentissages, acquérir des savoirs et des techniques, subir des « rites de passage », affronter des dispositifs institutionnels avec des parcours jalonnés d’examens, de stages, ou de soutenances. Et lorsque tout sera terminé, trouver encore un métier auquel il faudra bien s’employer.

Pour un(e) jeune, faire des études est une construction élaborée qui passe d’abord par un processus « d’affiliation » avant celui d’une autonomisation par laquelle s’élaborent sa pensée et son projet de vie professionnelle. Or l’Université est d’abord une offre d’exploration et d’acquisition d’objets de connaissances. Chaque étudiant y fait l’expérience de sa capacité progressive à liquider sa « dette » à l’égard de ce dispositif en accédant à un diplôme. Quant à son autonomisation, elle dépend de sa force pour dépasser un cadre organisé et règlementé par cet Autre social. C’est ainsi que le désir d’étudier se voit contraint.

La clinique rend compte de cet espace critique. A y prendre garde, on observe tout symptôme : Des éléments dépressifs de toute nature, des encombrements anxieux variés qui pourront bien relever de surinvestissements ou de désinvestissements progressifs de l’objet. Il y a aussi des conduites affectant l’adaptation sociale sous la forme de passages à vide, de conduites d’isolement par exemple. Ces multiples manières d’un « débranchement à l’Autre » peuvent s’accompagner de prises de drogues, de tentatives de suicide. Elles peuvent aussi mener à un radical abandon d’une vie quotidienne rythmée par les cours ou par les stages.

Comment distinguer ce qui, dans ce passage de vie fondamental, relève, chez un étudiant, d’une mauvaise capacité à envisager la séparation avec l’Autre plutôt que d’une impossibilité à se fier à une institution qui l’aura jugé par ses résultats ? Comment considérer sa vie au sein d’un campus ou dans des solutions d’habitation et de subsistances parfois précaires, dans son impossibilité à disposer d’objets de première nécessité ?

Et, si besoin, comment l’aider alors à se priver définitivement de ce statut d’étudiant, d’y opérer un travail de deuil acceptable, de continuer de mobiliser ses ressources et son désir vers autre chose ? Si cet objet est alors perdu à jamais, quelles solutions, quels aménagements ou suppléances peuvent rendre sa vie, sa vie en général, dorénavant supportable ?

Le projet de cette journée est de réunir des spécialistes de la Psychopathologie et des enseignants autour de cette thématique de l’investissement dans les études supérieures et de ses corollaires. Après de brèves présentations, deux sessions donneront l’occasion d’un débat ouvert avec l’ensemble des participants.

 

1 – Le décrochage scolaire. Quelle(s) modalité(s) ?

Il est tentant d’expliquer le décrochage scolaire en objectivant l’investissement d’un étudiant, sa capacité à répondre aux épreuves et à se conformer aux demandes de l’Université. Une telle approche envisage les solutions recherchées par l’étudiant (arrêt momentané, changement de filière, redoublement) mais, évidemment, elle ignore la réalité psychique à laquelle le sujet se confronte.

Ce qui relève d’une attention pour les cliniciens porte davantage sur les risques d’isolement, de repli, de déloyauté ou de conflits divers avec l’entourage que sur le décrochage lui-même. Ceci dans un contexte où les jeunes gens ont aussi à traiter leur désir d’autonomie, des questions d’identité (de genre, de génération) et leur installation dans toute forme de vie affective.

De sorte qu’une question reste toujours posée : Ce décrochage est-il une adresse ? Et l’Université peut-elle accompagner ce qui se vit mais ne « se dit pas », cette « crise » au terme de laquelle une suite devra être donnée. Car dans ce cheminement, qu’il mène à une impasse ou à un passage, ce qui pousse à la mise en parole conduit aussi à la question du désir.

 

2 – Vers une sortie du tunnel ou La condition de la séparation à l’objet comme ouverture du possible

Après qu’il soit accompagné dans son ratage sinon dans son échec et que des éléments structuraux ont été élucidés, ce qui peut soutenir l’étudiant est sa possibilité de basculer d’une position infantile, celle d’être objet et/ou d’être « orienté », à une position de sujet désirant.

Ce qui structure le désir passe par la succession des rencontres et des pertes avec un objet appropriable et détaché d’identifications trop artificielles aux bénéfices escomptés. L’émergence d’une position désirante tient à une expérience du manque dans sa réalité. Elle surgit certes dans le travail mais aussi dans l’amitié ou dans l’amour et concerne ainsi toute sorte de questions. Mais ces rencontres et leurs avatars produisent aussi de l’angoisse ou la tournure d’un deuil. Ce sont ces nouvelles formes d’identification qui se constitueront comme socle de l’identité sociale.

Le travail thérapeutique offre à l’étudiant d’abandonner ses anciens objets, de pacifier ou de produire une relation nouvelle à son univers, et de découvrir un nouveau genre d’objet, celui-ci plus sûr. Les retombées ne se font pas attendre, celles de s’ouvrir et de s’autoriser à des possibilités inédites.

                                                                                      

9h15 : ouverture

Dario MORALES, psychologue, GHU-Sainte-Anne (75), psychanalyste, membre ECF (78)

 

9h40 1ere séance : Le décrochage scolaire, quelle(s) modalité(s) ?

Président de séance : Dario MORALES, psychologue, GHU-Sainte-Anne (75), psychanalyste, membre ECF (78)

Raphael GROULEZ, Chargé d’insertion professionnelle, Université de Paris, 8 ; Sophie CAMPREDON, psychiatre, Fondation Santé des Etudiants de France, Christophe FERVEUR, psychologue, psychanalyste (SPP), Vice-président Réseau RESPETT et Sophie ELIARD, Enseignante, Fondation Santé des Etudiants de France

 

11h15 2e séance : Vers une sortie du tunnel ?

Président de séance : Jérôme PELLERIN, psychiatre, Centre René Capitant (75)

Jean-Christophe MACOTTA, psychiatre, psychanalyste, Institut Mutualiste Montsouris ; Equipe du BAPU Claude Bernard, (75), Amandine BUFFIERE, psychiatre, Agnes DURU, assistante sociale

 

12h50 : Conclusion

 

– IBAN FR76 3000 3032 8300 0504 2813 864

 

 

  

Avec le soutien du Centre René Capitant – L’APCOF – le reséau RESPPET