Association de Psychologues Cliniciens d'Orientation Freudienne

L’écoute de l’extrême – 20ème après-midi d’étude –

affiche 5am 20.06.15 extremeLe clinicien au commencement est confronté à la plainte, au cela ne va pas, adressée par l’autre, mais pas en tant que psychologue mais au titre d’intervenant dans les lieux qui ne sont pas destinés a priori à l’accueil de la parole, qu’il s’agisse de l’Hôpital Général, dans les services des soins palliatifs ; de la victime d’agression sexuelle présentée à la Cour de Justice ; le sans papiers accueilli par  le Centre d’hébergement ou encore la personne souvent isolée qui tente  les centres d’écoute téléphonique. Ce qui est important c’est que dans ces lieux où l’on soigne, où l’on héberge, ou l’on juge, ou l’on écoute,  y reste un champ pour le discours, et si la prise en charge s’avère objective, visible pour le corps, pour l’hébergement et pour le sujet du droit, il n’empêche qu’un espace interne se révèle lors de la rencontre avec le clinicien psychologue. Lorsque le sujet est touché par un réel dans son être, il arrive parfois qu’il n’est plus transparent à lui-même mais qu’il est sa propre énigme. Et c’est lorsque cet énigme se renforce que peut se produire un appel au savoir. Un savoir sur ce qui était mis de côté, la vérité du symptôme. La mise au travail de celui-ci est un véritable franchissement, inattendu, dans une démarche où l’inconscient n’était pas de mise.

Nombreux sont les cliniciens qui débutent leur vie professionnelle dans des lieux inédits où le réel des dispositifs pour des raisons objectives neutralise l’émergence de la parole ; pourtant ils interviennent parce que ces institutions reconnaissent,  quoique que parfois dans le flou voire dans le déni, la pertinence de leur intervention. Il s’engage alors parallèlement à la création de cet espace propice à la parole, le dialogue avec d’autres disciplines, la médecine, le droit, le social, etc.  Que nous apprend alors le clinicien ? Quel part doit-il prendre ? Entre désir et scepticisme, entre l’espace réel de la rencontre et l’attente de ce qui ne vient pas et le découragement qu’elle ne viendra pas, le psychologue qui découvre la limite de la parole, « ne veut point quitter son poste ». La clinique n’est certainement pas pour tous, elle n’a pas sa place partout mais inversement, la clinique rappelle que le sujet relève de la parole – être parlant, être parlé, parlêtre, être souffrant et désirant ;  il sait que dans le bruissement de l’institution, il y a un lieu pour que s’entende, ce qui semblait au départ silencieux, la parole. Du coup, elle propose une alternative au déterminisme scientifique en restituant dans le champ du nécessaire, un espace pour le contingent.

Première table ronde  Déjouer le contrat

La clinique tient compte de la transformation des pratiques et des effets sur les sujets qui consultent. Le psychologue peut être amené à rencontrer un enfant à la demande d’un juge, ou à la demande d’un travailleur social du centre d’hébergement ou à la demande d’un employeur offrant un dispositif d’écoute téléphonique. Le clinicien exerçant dans ces cadres bien définis se propose de traiter le sujet non pas comme un sujet passivé par le cadre mais comme un sujet plein de droit : en tant qu’il se situe par son corps, son langage et son existence dans ce qu’il peut perdre ou répondre. Il restitue la part du soin absente dans le droit, et dans l’organisation sociale, et tout en ayant le souci d’arrimer les affects – angoisse, haine, tristesse, etc à ce qui fait symptôme, il tente de décentrer la demande du sujet vers ce qui la cause.

Deuxième table ronde Relever le défi de la mort pour vivre en soi

La pratique des soins palliatifs confronte les soignants médecins, infirmiers aux limites de leur pouvoir sur ce point même où le discours de la science est mis en échec. Comment donner un repère à une pratique ayant pour visée non pas de guérir mais de pallier à l’irréductible d’un réel. Pour les cliniciens il s’agit d’offrir un support au plus de réel, au plus d’intime, chez un sujet, à savoir sa propre mort. Cette clinique le clinicien à la référer à ce qu’il pourrait nommer un « impossible à supporter », à quelque chose que le sujet ne peut que supporter et qui fait intrusion dans son univers subjectif, faute de pouvoir l’éviter. C’est donc par ce bout que le clinicien entend ces questions, de se faire en quelque sorte le secrétaire des dires du patient en tentant de restituer la part d’énigme que ces dires décèlent – autour de la vie –  là où la proximité du réel a pour effet de mettre trop de sens.

13h15  Présentation : Dario MORALES, psychologue CHSA, psychanalyste, membre de l’ECF

13h30 Ouverture : « Psychologue mine de rien  »

Christine SCHWANSE, psychologue, hôpital Saint Louis, service d’hématologie adulte (75)

 14h15 1e séance : « Déjouer le contrat »

Président de séance : Tereza PINTO, psychologue, psychanalyste

Manon JOUITTEAU,

Florent MARCOZZI, psychologue, Equipe Mobile Psychiatrie Précarité (EMPP)  – Hôpitaux de Saint-Maurice (94), « Ancrer le transit »

Anne-Sophie CHERON, psychologue expert a l’unité médico judiciaire de Versailles, « Victime d’un jour, sujet de toujours »

16h30  2e séance « Relever le défi de la mort pour vivre en soi »

Président de séance : Edwige SHAKI, psychologue, psychanalyste

Aurélie BONNAFOUX, psychologue, Service de cancérologie, Equipe de Liaison en Addictologie au Centre Hospitalier Sens (89) / Elodie DAUNEAU, psychologue, Equipe mobile de soins palliatifs, Centre Hospitalier Melun (77), « Quand le patient est affecté d’un corps »

18h00 : Conclusion : Dario MORALES

Participation 10 euros – étudiants 5 euros sur présentation de justificatif

Envoyer un chèque à APCOF, 191, rue de Crimée, 75019 Paris, Date limite 15 juin 2015

Renseignements : 06 61 72 46 48 / ou bien le : 06 86 25 40 92

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